PIA Bois d’olives

 

L’ENJEU ALIMENTAIRE AU CŒUR DES INÉGALITÉS SOCIALES
L’enjeu alimentaire est à l’heure actuelle un vecteur de fortes vulnérabilités et révélateur d’inégalités sociales. L’enjeu alimentaire ne doit pas être relégué à un plan secondaire, ni d’un point de vue économique, que sociologique et sanitaire.
Nous observons que, face aux intimations de la « bonne nutrition », il devient de plus en plus important d’accorder du temps et de l’argent à ce que nous mangeons. Acquérant une valeur nouvelle, par l’injonction sociale de se nourrir sainement (intégrant ainsi les questions du « local », du « saisonnier », du « bio », rejetant les modèles de la grande distribution), l’enjeu alimentaire devient à son tour un facteur d’inégalités sociales, mais aussi sanitaires.
Plus que ça, le poste alimentaire et le poste loisirs tendent à se confondre. Il n’est plus question de se nourrir pour vivre, mais de faire de l’élément alimentaire un véritable objet de loisirs et de plaisirs.
En témoignent un ensemble d’indicateurs : pratiques renouvelées du marché, recours aux producteurs locaux, appétence pour le retour du « goût », pour le partage social du repas et des performances culinaires, abondance des émissions télévisuelles sur la cuisine, …
En ceci, cette étude se rapporte à trois enjeux :
- Réduire les inégalités d’accès aux ressources alimentaires, dans une optique de consommation « durable », de qualité et de faible coût
– Promouvoir une production de proximité : créer un territoire productif, pour que chacun puisse devenir « son propre producteur ». La notion de gouvernance renvoie ici à un empowerment essentiel à la prise en charge de la production alimentaire par les habitants eux-mêmes.
– Permettre l’épanouissement par l’alimentation : il est important de penser la production locale comme un outil de développement social, comme un vecteur de solidarités, de sociabilités microlocales.
En ceci, le développement d’une «capabilité», d’une aptitude à l’autoproduction permet d’asseoir de nouveaux liens avec le territoire et de valoriser un ensemble d’initiatives gravitant autour de ces micro-territoires.
La notion de «partage», d’animation et de «cultures», doit être au coeur de ce projet.
- initier un développement local, en lien avec le projet d’urbanisme. En ceci, la restructuration du quartier Bois d’Olives doit s’accompagner d’une véritable réflexion sur l’intégration des problématiques urbaines (maillage, inter faces, dynamiques) et paysagères (lisières, espaces naturels, écologie) au sein du projet économique et social.

Lieu : Bois d’Olives, Saint-Pierre — île de la Réunion
Programme : Plan d’Investissement d’Avenir
Maîtrise d’Ouvrage : Commune de Saint-Pierre, CIVIS
Maîtrise d’Œuvre : La Fabrique Urbaine, Agence Ter, Sébastien Clément
Surface : 37 ha
Réalisé en 2017.